En parfumerie, on utilise notamment le thym blanc (appelé ainsi car ses fleurs sont blanches), plante très résistante et poussant au soleil dans le pourtour méditerranéen. Thymus Mastichina appartient à la famille botanique des Lamiacées, famille très importante comprenant notamment les lavandes, sauges et romarins. Son essence est obtenue par une distillation à la vapeur d’eau de ses tiges et de ses feuilles. Elle possède une odeur aromatique intense aux facettes herbacées, épicées et médicinales.

Le citronnier fut introduit dans le bassin méditerranéen lors des croisades au Moyen Âge. Aujourd’hui, les régions de Calabre et de Sicile en Italie du Sud sont les principales fournisseuses pour la parfumerie. On obtient son essence par expression à froid de son zeste selon des procédés mécaniques. Sa couleur vive annonce son parfum joyeux, avec des notes de tête montantes, vertes et zestées. Son aspect crissant, mordant se retrouve souvent dans les Colognes pour homme et les eaux fraîches. Il apporte aussi une belle envolée aux sillages floraux.

Malgré un parfum très identifiable et populaire, la violette est une fleur dite muette, c’est-à-dire dont on ne peut extraire le parfum directement. Seules feuilles et tiges peuvent être exploitées. Leur extrait dégage une odeur verte de concombre épicé, aux antipodes des effluves de la fleur. Pour restituer l’odeur fruitée, gourmande et légèrement boisée de ses pétales, Francis Kurkdjian utilise les Ionones (ionos signifie violet en grec), des molécules odorantes découvertes et mises à disposition des parfumeurs dès la fin du XIX^e siècle. En parfumerie féminine, la violette apporte une facette poudrée ou une sensation gustative qui se marie très bien avec les notes rosées. Dans un parfum masculin, c’est sa facette verte qui est largement utilisée.

Il existe plusieurs façons de traiter la fleur du Citrus Aurantium. Par extraction aux solvants volatils, on obtient l’absolue de fleur d’oranger, par distillation à la vapeur d’eau, l’essence de fleur d’oranger. Mais attention, les connaisseurs le savent : on ne parle pas d’essence de fleur d’oranger mais d’essence de néroli, depuis que la princesse de Nerola en répandit la mode au temps du roi français Louis XIV. L’absolue agit en coeur et en fond, avec des notes florales solaires, tour à tour fraîches ou capiteuses, alors miellées, animales. Le néroli est beaucoup plus hespéridé et floral vert, agissant surtout en tête et coeur. Il est souvent associé à l’odeur de drap ayant séché au soleil et aux madeleines parfumées.