Originaire d’Indonésie, cette plante aromatique ne sent quasiment rien sur pied. Il faut d’abord sécher puis laisser fermenter ses feuilles pour que se forment ses molécules odorantes. Après distillation, l’essence doit encore vieillir plusieurs mois en fûts pour permettre une utilisation optimale. Alors, Pogostemon cablin révèle une odeur puissante, à la fois boisée, terreuse avec des accents fumés, camphrés, liquoreux et même moisis. Certains disent qu’elle évoque la cave humide. Le patchouli, très apprécié par les femmes de petite vertu fin XIX^e siècle en France, fut longtemps considéré comme un peu vulgaire. Puis la génération hippie des années 70 l’adopta comme symbole de liberté et en popularisa l’odeur. S'il ne véhicule plus de réputation sulfureuse, sa puissance continue de fasciner et s’intègre aussi bien dans les compositions féminines que masculines.

Provenant du pistil d’une variété de crocus, cette épice la plus chère du monde est surnommée « l’or rouge ». On n’utilise pas le safran naturel en parfumerie, car il contient du safrol, un composé très allergisant. Mais on reproduit son effet avec un de ses dérivés, le safranal. Son parfum très puissant est amer et légèrement métallique, soufflant le chaud et le froid sur le reste de la composition avec aussi une facette cuirée, goudronnée. Francis Kurkdjian aime son effet en tête qui casse les notes sucrées des hespéridés. Il est souvent associé aux parfums à base de Oud et aux accords ambrés.

Comme son nom l’indique, il appartient à la famille boisée. Il intervient en cœur et en fond, ce qui apporte une sorte de verticalité aux parfums. En parfumerie, on peut utiliser différents types de cèdre aux facettes olfactives plus ou moins accentuées. Le plus communément utilisé est le cèdre de Virginie, Juniperus Virginiana, à l’odeur typique qui se dégage lorsque l’on taille un crayon à papier : boisée, sèche, légèrement épicée et onctueuse. Il est assez différent des deux autres grandes variétés utilisées en parfumerie, le cèdre Texas, plus sec et le cèdre Atlas, animal et cuiré.

Ce grand arbre appartient à la même famille botanique que l'encens et la myrrhe. Tout comme eux, le Canarium commune produit une gomme-résine lorsqu’il est incisé. Celle-ci est une panacée réputée contre bien des maux en Asie et un encens à brûler en Chine. Pour les parfumeurs, c’est l’essence issue de la distillation de cette gomme blanche qui est intéressante. Son odeur évoquant le citron, le poivre citronné et l’encens rafraîchit la tête d’un parfum avec aussi une facette légèrement boisée balsamique qui se prolonge en coeur.

La puissance et la complexité de son parfum, fauve, boisé, cuiré, fumé et miellé, n’a d’égal que le mystère de sa création ; très aléatoire puisqu’elle dépend de l’infection par un champignon d’un arbre d'Asie du Sud-Est aussi nommé bois d’Agar (Aquilaria). Seuls les spécimens malades produisent une résine aromatique que l’on distille pour obtenir une essence. Figurant parmi les ingrédients les plus recherchés, il est aussi l’un des plus chers, ce qui entraîne du braconnage. C’est pourquoi Francis Kurkdjian a choisi un Oud produit selon des principes de commerce équitable et durable. Il conjugue ses notes tonitruantes avec des fleurs intenses, des épices et d’autres bois pour un sillage envoûtant.