Il existe plusieurs façons de traiter la fleur du Citrus Aurantium. Par extraction aux solvants volatils, on obtient l’absolue de fleur d’oranger, par distillation à la vapeur d’eau, l’essence de fleur d’oranger. Mais attention, les connaisseurs le savent : on ne parle pas d’essence de fleur d’oranger mais d’essence de néroli, depuis que la princesse de Nerola en répandit la mode au temps du roi français Louis XIV. L’absolue agit en coeur et en fond, avec des notes florales solaires, tour à tour fraîches ou capiteuses, alors miellées, animales. Le néroli est beaucoup plus hespéridé et floral vert, agissant surtout en tête et coeur. Il est souvent associé à l’odeur de drap ayant séché au soleil et aux madeleines parfumées.

Endémique du bassin méditerranéen, elle était déjà très prisée du temps des Romains pour parfumer le linge, se rafraîchir l’haleine ou pour ses vertus antiseptiques. Son nom vient de lavare, «laver». Aujourd’hui sa culture est mondiale même si le sud de la France a longtemps été le premier producteur de Lavandula angustifolia. Bien qu’on puisse aussi la distiller, Francis Kurkdjian aime travailler avec l’absolue de lavande obtenue par extraction aux solvants volatils. Celle-ci est moins montante que l’essence, agissant en coeur et fond avec des notes aromatiques herbacées évoquant la mousse à raser mais aussi un effet de foin chauffé au soleil.